La ville de Boulogne-sur-mer a commandé à l’association Welchrome une série d’interventions artistiques éphémères pour valoriser quatre « bornes » destinées à l’affichage municipale dans les rues commerçantes de l’hypercentre.

L’architecture de ce mobilier urbain était lourde et l’aspect général très dégradé : couleurs écaillées et ternes, inscriptions, néons cassés, etc. Ces éléments d’architecture très massifs apparaissaient comme des verrues dans l’espace urbain et s’inséraient très mal dans l’environnement commercial dans lequel ils sont implantés.

Les artistes Aurélien Maillard et Paul Martin ont souhaité faire oublier la lourdeur des constructions en traitant l’ensemble du module avec une seule couleur, radicalement contemporaine. Les vitrines en plexiglas abritent des multiples qui rappellent l’identité portuaire boulonnaise, tout en revendiquant une inscription insolente dans la modernité. Ces balises ont vocation à apparaître comme de véritables signaux dans l’espace urbain. Des couleurs très pop presque fluorescentes ont été privilégiées de manière à attirer l’attention et à inciter le promeneur à la déambulation. Ce traitement pop, séduisant et lumineux crée un dialogue plus harmonieux avec les vitrines commerciales situées à proximité immédiate.

La balise n°1, dite « lanterne » fait l’objet d’une requalification par Aurélien Maillard. L’artiste a fait recouvrir d’un noir mat l’ensemble de la structure. Il a décidé de glisser dans chacune des vitrines des reproductions de photographies d’une installation  intitulée Diorama, réalisée à la Saurisserie à Capécure en 2011. Sur ces images de Rémi Vimont, on distingue une lumière verte quasi fluorescente dans un nuage de brume. Cette intervention renvoie à l’univers portuaire et à sa dimension fantasmagorique. Certains éléments caractéristiques de la saurisserie sont perceptibles dans le halo vert.

Les balises 2, 3 et 4 sont l’objet d’une collaboration entre Aurélien Maillard et Paul Martin. L’ensemble forme un tout cohérent. Paul Martin réinterprète dans une série de peintures des cartes postales anciennes représentant des matelots et des matelotes du boulonnais. Ces « types » sont dépourvus de tout visage comme des fantômes surgis du passé, venus hanter le présent. Les figures sont détourées et recontextualisées dans un espace résolument moderne réalisé par Aurélien Maillard. Non sans humour, les personnages d’un passé idéalisé côtoient des icônes de l’art moderne comme par exemple la villa Savoye de Le Corbusier. L’ensemble de la borne est peinte d’un rouge-orangé vif ou d’un vert anis très lumineux. Chacune des vitrines affichent des multiples représentant les personnages sur leurs faces. La couleur appliquée sur la structure de la borne est reprise dans le multiple affiché de manière à effacer les limites et alléger l’ensemble.

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